Les belges qui détiennent des capitaux à l’étranger sont amenés à s’interroger sur la régularité de ceux-ci. Ces capitaux peuvent leur sembler licites, par exemple parce qu’ils en ont déclaré les revenus (intérêts et dividendes). Ils restent néanmoins illicites sur le plan fiscal et pénal s’ils n’ont pas été déclarés de manière adéquate à un quelconque moment (même il y a très longtemps). L’enjeu est généralement de pouvoir rapatrier et utiliser les capitaux librement.
Une DLU quater permet de purger ces infractions. Il est conseillé d’agir rapidement et ce, pour plusieurs raisons. Parmi celles-ci :
- Risque accru de contrôles fiscaux
Les banques et compagnies d’assurances étrangères informent désormais le fisc belge des avoirs détenus par les Belges. En cas d’omission, le contribuable s’expose à un contrôle. Dans certains cas graves, le fisc dénoncera l’infraction aux autorités pénales.
Le fait de déclarer les comptes / assurances à l’étranger depuis plusieurs années n’est pas suffisant pour éviter le risque de contrôle.
La prochaine vague de contrôles devrait intervenir prochainement, les déclarations 2018 ayant en principe été toutes rentrées entre-temps. Le fisc peut ainsi confronter les déclarations 2018 aux informations reçues des organismes financiers étrangers. Or, si la DLU intervient après le début d’un contrôle / l’ouverture d’une enquête pénale, elle ne confère plus l’immunité fiscale et pénale.
- Prochaine augmentation du coût de la DLU
La régularisation du capital historique (prescrit) donne lieu à un prélèvement de 39%. Le contribuable peut échapper à la régularisation de ce capital s’il parvient à démontrer que celui-ci a été régulièrement imposé par le passé, ou qu’il n’était pas imposable. A cet égard, notre pratique relève que les capitaux issus d’une succession déclarée n’échappent plus automatiquement à la régularisation.
Le prélèvement sur les revenus / sommes non prescrit(e)s se calcule suivant le taux d’imposition normalement applicable, majoré de 19 points.
Ces prélèvements seront majorés d’un point à partir du 1er janvier 2020.
- Planification patrimoniale
La mise en œuvre d’une organisation patrimoniale (exemple: donation, achat immobilier en démembrement, etc.) implique généralement un transfert bancaire.
Si des capitaux étrangers sont concernés, les intervenants (banques, etc.) doivent être attentifs à leur régularité. Il est donc recommandé de s’assurer que l’on dispose de preuves suffisantes au regard des exigences actuelles des autorités belges voire des banques. A défaut de pouvoir apporter ces preuves, l’organisation patrimoniale pourrait être bloquée et les personnes concernées risquent d’être dénoncées à la CTIF (organisme belge chargé de la lutte contre le blanchiment).
L’introduction d’une DLU permet de prévenir ces écueils et d’assurer la réussite de l’organisation patrimoniale.
Notons qu’une DLU n’est pas nécessaire pour les contribuables qui peuvent prouver que leurs capitaux étrangers sont déclarés depuis l’origine.
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